Rêver pour être
Olivier Groscaux
Les rêves fascinent. Mais comment les recevoir, quelle interprétation leur apporter ?
A la fois thérapeute (proposant des psychothérapies par le rêve éveillé) et animateur d’un site internet d’interprétation des rêves, cette question se pose quotidiennement dans sa pratique à l’auteur de ce livre. Pour y répondre, celui-ci s’appuie d’une part sur les milliers de rêves nocturnes qui lui ont été proposés et d’autre part sur la symbolique observée et étudiée en rêve éveillé. De multiples exemples de rêves illustrent ainsi cet ouvrage pour soutenir sa thèse.
Les recherches les plus récentes des neurosciences tendent à montrer que les rêves ne sont pas destinés à dire quelque-chose. Ils ne constituent pas un message, mais reflètent une activité psychique. Nos préoccupations présentes, nos angoisses, nos projets, notre passé… y sont retravaillés pour nous préparer à l’avenir. Par conséquent, interpréter un rêve consiste à déchiffrer les mouvements de la psyché, la reprogrammation neuronale que le songe a permis.
L’intérêt de cette interprétation apparaît alors. En s’intéressant à ses rêves, en recherchant leur sens, par les inductions (même inconscientes) de l’analyste, les réflexions de l’auteur du rêve… on influence inévitablement nos rêves. Les évolutions du psychisme ne sont pas indépendantes de notre niveau de conscience. En élargissant notre champ de compréhension de notre vie intérieure, de notre vie spirituelle parfois aussi, on amplifie le développement de notre psyché. L’onirologie n’est plus alors une tentative de deviner l’avenir, mais un moyen de le construire.
Or cette évolution de la psyché, telle que l’a décrite Carl Gustav Jung, suit un mode universel appelé l’individuation. Rêver et analyser ses rêves participent donc de ce processus. Il faut rêver pour être.